Le documentaire Netflix sur Vinicius Jr reçoit la pire note de l’HISTOIRE – est-ce vraiment aussi mauvais ?

Le 15 mai, Netflix a publié un documentaire consacré à l’ailier du Real Madrid, Vinicius Junior, annoncé initialement l’an dernier.

Mais l’impact n’a pas été à la hauteur des attentes, ni pour le joueur, ni pour la plateforme de streaming.

Le film, conçu comme un projet visant à « révéler sa personnalité», a été tourné durant la saison 2023/2024.

Le documentaire a été annoncé en novembre 2024, peu après que Vinicius ait manqué le Ballon d’Or au milieu de plusieurs polémiques. Selon les premières informations, le film devait retracer son parcours depuis les favelas jusqu’à effleurer le plus prestigieux des trophées individuels du football, son rôle dans la renaissance du football brésilien, ainsi que le racisme qu’il a affronté sur et en dehors des terrains. Spoiler : Netflix a soigneusement évité d’aborder sa défaite face à Rodri pour le Ballon d’Or, en ne la mentionnant quasiment pas.

Dans les premières bandes-annonces, Vinicius était décrit comme « l’une des plus grandes stars du football mondial », et tant le Real Madrid que La Liga ont participé à la production. S’exprimant sur le projet, Vinicius déclarait :

💬 « Un documentaire à 24 ans, ça peut sembler étrange, non ? Ma carrière est loin d’être terminée. Mais ensuite je me suis dit – j’ai déjà quelque chose à dire, quelque chose à partager. Que cela puisse inspirer les autres.

Mon sourire est mon identité. Aujourd’hui, je plaisante sur les difficultés de mon enfance. Mais ce n’était pas facile. Je pleure rien qu’à penser à ce qu’aurait pu être ma vie sans le football. Merci à tous ceux qui m’ont aidé à traverser ça. Tu as bien noté ça, Netflix ? »

Malheureusement, une redite sèche d’histoires connues – malgré un sujet social important sur le racisme

En vérité, Baila Vini diffère considérablement des précédents documentaires sportifs de Netflix, qui ont souvent révélé des détails inédits – comme celui sur David Beckham.

En comparaison, le film sur Vinicius paraît assez fade – notamment pour les fans de football, qui n’y apprendront pas grand-chose de nouveau. Il revisite surtout des éléments déjà bien connus : son ascension depuis les favelas, son rêve de jouer à Flamengo, son adaptation au Real Madrid, sa lutte pour devenir titulaire, son style de jeu, sa préparation aux matchs, sa désillusion en Coupe du Monde, et plus encore.

Ces éléments sont présentés à travers des interviews avec ses coéquipiers madrilènes, Carlo Ancelotti, Neymar, Roberto Carlos, entre autres.

Une large partie du documentaire est consacrée à la lutte contre le racisme. L’introduction met surtout en lumière les difficultés vécues par Vinicius – centrée sur les abus qu’il subit régulièrement de la part des supporters.

Quelques citations marquantes :

💬 « Sur le terrain, c’est comme un match de quartier. Vinicius n’a peur de rien. Pourquoi le système a-t-il ignoré les fautes contre lui alors qu’il fallait des cartons rouges ? Combien de fois lui a-t-on cassé la jambe ? »

💬 « La pression sur Vinicius a commencé dès ses débuts professionnels. Les attaques racistes sont arrivées immédiatement. »

💬 Sa mère : « Je ne pouvais pas aller le serrer dans mes bras. Et maintenant ? Je voyais des photos de lui en larmes, les yeux tournés vers le ciel. »

💬 Neymar : « Que dire dans ces moments-là ? Que faire d’autre que de se battre comme il le fait ? »

Il y a aussi une scène où Vinicius fond en larmes durant une interview.

Plus tard dans le film, Netflix inclut plusieurs exemples frappants de critiques médiatiques.

Un ami de Vinicius y raconte aussi une histoire jusqu’alors inconnue :

💬 « On conduisait un Audi Q7. J’étais au volant, Vini était à côté. Soudain, un policier nous arrête sans raison. “Mains sur le capot, coupez le moteur.”

J’ai demandé pourquoi. On ne roulait pas vite. Ils ont dit : “Ces voitures sont souvent impliquées dans des crimes. Il y a des gens suspects à l’intérieur.”

Mais il n’y avait personne de suspect – juste deux Noirs dans une voiture chère. Ils pensent qu’on n’a pas le droit d’en conduire. »

Autre moment notable : l’incident bien connu où, à la mi-temps d’un match, Karim Benzema dit à Ferland Mendy de ne pas passer à Vinicius parce qu’« il joue contre nous ».

Benzema a ensuite expliqué qu’il s’agissait d’un moment normal en match, et Vinicius a affirmé ne pas lui en vouloir – au contraire, il l’a remercié pour son soutien constant.

Pour être juste, le documentaire n’élude pas les moments où Vinicius lui-même a mal réagi sur le terrain. Carlo Ancelotti et Toni Kroos expliquent comment ils essaient de l’aider à éviter les confrontations inutiles. Mais Vinicius donne une autre vision :

💬 « On ne me paie pas pour être gentil. On me paie pour marquer des buts. »

Vers la fin, le film se concentre davantage sur la vie personnelle de Vinicius et sa routine quotidienne – vêtements de luxe, nutrition, entraînement, moments de détente entre amis.

Cependant, l’un des plus grands regrets réside dans le traitement superficiel de l’histoire autour du Ballon d’Or et du boycott de la cérémonie par Vinicius. Mis à part sa désormais célèbre publication — « Je le referais dix fois s’il le faut » — le sujet est à peine abordé.

L’incident de Valence – le passage le plus fort (et controversé) du documentaire

Le segment le plus notable et émotionnel du film traite des incidents racistes survenus lors des déplacements à Valence – qui ont déclenché d’immenses polémiques à au moins deux reprises.

Ces événements ont entraîné des manifestations massives de soutien au joueur.

Le documentaire montre Vinicius prenant sa revanche en marquant contre Valence.

Il craque même en conférence de presse en évoquant la douleur de cette expérience.

On y trouve aussi un rare commentaire du président de La Liga, Javier Tebas, qui s’est défendu après l’un de ses tweets :

💬 « Je ne voulais pas l’offenser. Je voulais juste m’expliquer… Mais clairement, je me suis trompé, car l’effet produit fut l’inverse – et c’est entièrement ma faute. »

L’une des erreurs les plus discutables des réalisateurs concerne les sous-titres utilisés pour les chants des supporters de Valence. Dans une séquence controversée, on entend les fans crier « tonto » (« idiot »), mais Netflix traduit incorrectement par « mono » (« singe »).

En conséquence, Valence envisage des poursuites judiciaires contre Netflix pour déformation. Après la sortie du film, l'entraîneur Carlos Corberan a réagi :

💬 « Je n’ai pas vu le documentaire, mais je vois de quoi vous parlez. Je connais très bien les supporters de Valence, et je sais à quel point ils sont respectueux. C’est l’un des meilleurs publics d’Espagne, regarder un match à Mestalla est un vrai plaisir.

Je n’ai pas TikTok, et je n’ai pas vu le film. Mais oui, le club évalue ses options. »

Lors d’un match de la saison 2023/24, Valence a même interdit aux caméras de Netflix de filmer dans les tribunes. Les supporters ont répondu par un chant provocateur : « Où êtes-vous, Netflix ? »

Un échec critique et public – l’un des pires scores jamais enregistrés sur IMDb

Après sa sortie, la note du documentaire sur IMDb – la plus grande base de données cinématographiques au monde – est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux.

Pendant plusieurs jours, la moyenne oscillait entre 2.0 et 3.0 sur 10, plaçant Baila Vini parmi les pires titres jamais notés sur la plateforme.

À l’échelle mondiale, plus de 95 % des utilisateurs se répartissent en deux extrêmes : ils ont mis soit 1, soit 10.

Le plus frappant reste la répartition géographique. En Espagne, 92,5 % des spectateurs ont mis la note minimale, contre seulement 4,5 % une note parfaite.

À l’inverse, la situation au Brésil est presque totalement opposée – 89,5 % des Brésiliens ont attribué la note maximale, ce qui a probablement empêché le film de devenir le documentaire le plus mal noté de l’histoire.

À titre de comparaison, le documentaire de Netflix sur David Beckham affiche actuellement une note de 8.1.

Crédit photo : Netflix